La gynécomastie est un développement excessif des seins chez l’homme, uni- ou bilatéral. Elle peut être à l’origine d’une disgrâce esthétique et psychologique importante. On peut identifier plusieurs causes pour la gynécomastie (hormonaux, tumorales, médicamenteuses). Quand aucune cause n’est trouvée on parle de gynécomastie idiopathique. Cette recherche est faite par l’endocrinologue avant tout décision opératoire. Il faut aussi distinguer la gynécomastie vraie (le volume du sein est augmenté par une glande mammaire anormalement grande) de l’adipomastie et les séquelles d’amaigrissement (pseudogynécomastie – le volume du sein est augmenté par la graisse ou la peau en excès et non par la glande mammaire).
Est-ce que la cure chirurgicale de la gynécomastie est prise en charge par la sécurité sociale ?
La sécurité sociale prend en charge cette intervention sous conditions et après avoir réalisé un bilan endocrinien complet. Ce n’est pas le cas pour les adipomasties ou bien les gynécomasties post-amaigrissement car la composante en excès est la graisse et/ou la peau et pas la glande mammaire.
Dans le cas de prise en charge par la caisse primaire d’assurance maladie il ne restera à votre charge que les compléments d’honoraires qui peuvent dans certains cas être rembourses par votre mutuelle ou complémentaire santé. Dans le cas contraire l’ensemble des frais est à votre charge, et aucun arrêt de travail ne peut être prescrit. Un devis vous sera remis par le chirurgien lors de votre consultation.
Que faut-il faire avant l’intervention ?
- Avoir une consultation endocrinologique pour un bilan hormonal et sénologique complet.
- Avoir 2 consultations de chirurgie (espacées de 15 jours minimum) et une consultation d’anesthésie.
- Acheter le vêtement compressif (boléro) et les bas de contention classe 2, prescrits au cours de la dernière consultation.
- Arrêt strict du tabac 1 à 2 mois avant l’intervention pour réduire le risque de nécrose cutanée.
- Arrêt de la contraception orale 1 mois avant pour diminuer le risque thromboembolique.
- Adaptation des traitements préexistants selon la prescription de l’anesthésiste.
- Si l’intervention n’est pas prise en charge par la sécurité sociale, prévoyez une période d’indisponibilité professionnelle de 2 semaines après l’intervention, car aucun arrêt de travail ne pourra vous être prescrit.
Comment se déroule l’intervention ?
Vous êtes hospitalisé le matin de l’intervention.
La cure de gynécomastie est réalisée sous anesthésie générale. Elle dure environ 1h30 à 2h. Généralement, le chirurgien pratique une lipoaspiration de la région du thorax antérieur. Puis, il effectue une exérèse partielle de la glande mammaire, par voie péri-aréolaire inférieure.
En fonction du degré de gynécomastie, les cicatrices seront plus ou moins longues. Tout dépend de la taille du sein et de l’élasticité de la peau en excès.
Quelles sont les suites postopératoires ?
- L’hospitalisation dure généralement 1 à 2 jours
- Les soins locaux : pansements par une infirmière tous les 2 jours pendant 2 semaines.
- Les douleurs postopératoires sont bien soulagées par le traitement antalgique habituel.
- Le vêtement compressif doit être gardé jour et nuit pendant 1 mois puis que la journée pendant encore 1 mois.
- Les bas de contention doivent être gardés jusqu’à la reprise d’une déambulation normale (minimum 8j)
- Dans certains cas un traitement anticoagulant (injection HBPM) 1 fois par jour pendant 10 jours pourra être prescrit
- L’alimentation : normale
- Arrêt tabac : 1 à 2 mois après l’intervention
- La convalescence : 2 semaines
- L’arrêt du sport : 4 à 6 semaines
- Les bains et la natation sont interdites pendant 6 semaines après l’intervention ; uniquement les douches sont autorisées (tous les 2j avant le changement du pansement)
- Plusieurs consultations de contrôle sont nécessaires : environ à 15j, 3 mois et 1 an
- Finalement 6 à 12 mois sont nécessaires avant pouvoir juger le résultat définitif de l’intervention.
- Le maintien d’un poids stable est essentiel pour la pérennité du résultat esthétique
Quels sont les risques ?
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et à la réglementation en vigueur, expose à un risque de complication.
Comme toute intervention chirurgicale, la gynécomastie comporte des risques :
- liés à l’anesthésie, qui vous seront expliqués par le médecin anesthésiste lors de votre consultation
- liés à la chirurgie elle-même, parmi lesquels il faut insister sur les suivants : hématome, épanchement lymphatique, nécrose partielle ou totale de l’aréole (favorisée nettement par le tabagisme ainsi que par l’obésité), infection, cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, accidents thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire – à savoir un caillot de sang qui se forme dans une des veines au niveau des jambes et qui peut se détacher pour aller dans les poumons – ce risque est prévenu par la mise en place des bas de contention et par le traitement anticoagulant quand celui-ci est indiqué), résultats inesthétiques (correction insuffisante, aspect creusé ou fripé) qui peuvent être corrigées au cours d’une intervention complémentaire.
Il ne faut pas surévaluer les risques mais simplement prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.
Informations sur les tarifs
Dans le cas de gynécomastie prise en charge par l’assurance maladie, il ne restera à votre charge que les compléments d’honoraires qui peuvent, dans certains cas, être remboursés par votre mutuelle ou complémentaire santé.
Dans le cas de gynécomastie non prise en charge par l’assurance maladie, l’ensemble des frais est à votre charge. Les tarifs indiqués comprennent la totalité des coûts de l’intervention, soit :
- honoraires de chirurgie plastique,
- d’anesthésie,
- les frais d’hospitalisation,
- le suivi.
Ils n’incluent pas les consultations préopératoires (chirurgie, anesthésie, endocrinologie), le boléro compressif, les soins par l’infirmière et les médicaments à acheter en vue des suites opératoires.
Les tarifs affichés ne sont pas contractuels : ils peuvent varier du fait de la complexité et de la spécificité de chaque patient.