La reconstruction mammaire fait actuellement partie intégrante du traitement du cancer du sein. En effet, elle doit être systématiquement proposée chaque fois qu’elle est possible. La chirurgie reconstructrice du sein a trois buts : apporter un volume, symétriser le sein controlatéral et reconstruire l’aréole et le mamelon. La reconstruction peut intervenir dans le même temps que l’ablation du sein (reconstruction mammaire immédiate – RMI) ou à distance (reconstruction mammaire différée – RMD)
Est-elle prise en charge par l’assurance maladie ?
Oui, les interventions sont prises en charge par la sécurité sociale. Toutefois, en consultation privée, les honoraires peuvent dépasser le taux de remboursement de la CPAM. Dans ce cas, votre complémentaire santé (mutuelle) peut éventuellement rembourser tout ou une partie du reste à charge selon le contrat que vous avez souscrit.
Existe-il un temps optimal pour la reconstruction mammaire après la radiothérapie ?
Effectivement, il faut attendre approximativement 1 an après la fin de la radiothérapie. Pendant cette période le massage de la cicatrice de mastectomie peut faciliter la reconstruction.
Quels sont les différentes techniques de reconstruction mammaire après mastectomie ?
On distingue deux grandes familles de reconstruction :
- Les reconstructions avec prothèse. Elles font appel aux prothèses mammaires définitives précédés ou non par des prothèses d’expansion. Elles peuvent être associés à des lambeaux. L’échéance du délai de 10 ans chez une femme porteuse de prothèse mammaire aux normes CE n’est pas synonyme d’indication chirurgicale de révision et/ou de remplacement d’implant.
- Les reconstructions sans prothèse (techniques autologues). Elles font appel aux transferts de vos propres tissus comme des lambeaux pédiculés (TRAM, grand dorsal, etc.) ou libres aux dépens de l’abdomen (DIEP – Deep Inferior Epigastric Perforator flap), de la cuisse (TMG – Transverse Myocutaneous Gracilis ou TUG – Transverse Upper Gracilis, PAP – Posterior Artery Perforator) ou de la fesse (beaucoup moins utilisé maintenant). Enfin, les reconstructions autologues peuvent également faire appel au transfert de graisse.
Votre chirurgien maîtrise tous ces types de reconstruction. Il vous expliquera, lors de la consultation, les bénéfices et les risques de chaque méthode en tenant compte des dernières recommandations scientifiques dans le domaine.
Qu’est-ce que la symétrisation du sein controlatéral ?
La symétrisation du sein controlatéral a pour but l’harmonisation du volume et de la forme des deux seins. Généralement, elle est réalisée quelques mois après la reconstruction du volume, afin de laisser au sein reconstruit le temps de prendre sa place naturelle. Les méthodes utilisées sont les méthodes classiques de plastie mammaire (réduction, péxie, augmentation mammaire par prothèse – actuellement, en France, l’augmentation du sein controlatéral par transfert de graisse autologue dans le cadre du cancer de sein est interdite).
Cette phase de la reconstruction tiendra compte de vos désirs ainsi que des conseils et de l’expérience du chirurgien.
Quels sont les options pour la reconstruction de l’aréole et du mamelon ?
La reconstruction de l’aréole et du mamelon est faite soit au cours de l’intervention de symétrisation du sein controlatéral, soit quelques mois après.
- L’aréole est reconstruite par greffe de peau totale prélevé au niveau inguinal ou par tatouage
- Le mamelon est reconstruit par un modelage cutané local ou par une greffe du mamelon controlatéral (lorsqu’il est volumineux), d’oreille ou d’orteil ou par tatouage pur (trompe l’œil).
Combien de temps pour une reconstruction complète ?
Généralement, la reconstruction mammaire est réalisée pendant une période de 1 an au décours de 2 ou 3 interventions (le plus souvent). Cependant, si la technique de reconstruction par transfert de graisse autologue a été choisie, il est possible que plus de 3 soient nécessaires.
Est-ce qu’il aura des cicatrices ?
Quelle que soit l’intervention, les cicatrices sont constantes et inévitables. En effet, le choix de la méthode de reconstruction tient compte de votre désir d’avoir ou pas des cicatrices ailleurs qu’au niveau du sein reconstruit. Par exemple, la reconstruction du sein par prothèse, plus simple, nécessite une reprise de la cicatrice de mastectomie. La reconstruction du volume par transfert de graisse autologue nécessite la réalisation de plusieurs petites cicatrices de 2 à 5 mm qui nous permettent l’aspiration et l’injection des cellules adipocytaires. Les méthodes plus complexes, par des lambeaux pédiculés ou libres, laissent des cicatrices plus ou moins longues au niveau du dos, de l’abdomen ou des cuisses. Généralement, elles sont facilement cachées par les sous-vêtements.
Enfin, l’aspect final des cicatrices est imprévisible et ne doit pas être jugé avant 12 mois.
En conclusion :
La reconstruction mammaire est un choix personnel. Il est important que votre chirurgien maîtrise toutes les modalités de cet acte chirurgical. Il sera là, lors de la consultation, pour vous guider et vous aider à faire le meilleur choix, en fonction de votre souhait, de votre morphologie et de vos antécédentes médicaux.